EN BREF
|
ChatGPT est devenu un outil omniprésent, avec plus de 200 millions d’utilisateurs réguliers. Cependant, son essor rapide soulève des préoccupations concernant son empreinte écologique. L’impact énergétique est l’un des effets les plus visibles, avec la consommation d’électricité dépendant fortement des sources d’énergie employées. Les modèles d’IA, comme ChatGPT, pourraient représenter jusqu’à 20% de la consommation d’électricité dans les centres de données et engendrer une demande croissante, estimée à atteindre l’équivalent de la consommation électrique de l’Espagne d’ici 2027.
De plus, l’IA nécessite une grosse quantité d’eau pour le refroidissement des serveurs et la production de ses composants. Les besoins en minéraux pour fabriquer ces composants entraînent également des conséquences environnementales significatives, dont la pollution de l’eau et la déforestation. En termes d’émissions de CO2, une simple conversation avec ChatGPT peut générer jusqu’à 0,27 kilogramme d’équivalent CO2. L’augmentation des requêtes quotidiennes accentue l’impact, entraînant des questions éthiques sur l’utilisation de ces technologies dans un monde de plus en plus conscient des enjeux écologiques.
Depuis son lancement, ChatGPT, un outil d’intelligence artificielle développé par OpenAI, a su s’imposer comme un compagnon numérique pour des millions d’utilisateurs. Son utilisation croissante, de la recherche d’informations à la création de contenus, soulève toutefois des questions environnementales cruciales. Cet article vise à déchiffrer l’empreinte écologique de cette technologie, en examinant les consommations d’électricité, les besoins en eau, les matières premières comme les minéraux, ainsi que les émissions de CO2 associées à son utilisation.
Consommation électrique : une demande en constante augmentation
L’un des aspects les plus visibles de l’impact de ChatGPT sur l’environnement est son besoin en électricité. Les centres de données, qui hébergent ces modèles d’intelligence artificielle, consomment des quantités d’énergie considérables. En effet, l’intelligence artificielle pourrait représenter jusqu’à 20% de l’électricité utilisée dans ces centres. La prévision d’une augmentation fulgurante, pouvant atteindre 70% par an dans les années à venir, est alarmante. À titre d’exemple, d’ici 2027, l’IA générative pourrait égaler la consommation électrique totale de l’Espagne en 2022.
Cette consommation est fortement influencée par la source d’électricité utilisée. Par exemple, en France, l’électricité est en grande partie décarbonée, ce qui réduit l’empreinte carbone de chaque requête. En revanche, des pays comme les États-Unis, qui s’appuient encore sur des sources d’énergie fossile, présentent un impact environnemental bien plus élevé. Ainsi, la localisation des serveurs de données joue un rôle majeur dans l’évaluation de l’empreinte carbone associée à l’usage de ChatGPT.
La soif d’eau de l’intelligence artificielle
Un autre enjeu essentiel lié à l’utilisation de ChatGPT est sa consommation en eau. Les serveurs qui font tourner ces systèmes nécessitent un refroidissement constant pour fonctionner de manière optimale. Une étude récente a indiqué que ChatGPT-3 consomme à lui seul près de 500 millilitres d’eau pour traiter seulement quelques dizaines de requêtes. Avec le passage au modèle ChatGPT-4, cette consommation a certainement augmenté, rendant les besoins en eau plus vertigineux.
Cette élevation dans la consommation d’eau et d’énergie interroge sur les ressources à long terme et sur la capacité des infrastructures à répondre à une telle demande. La disponibilité de l’eau est un enjeu environnemental majeur, et il est crucial d’estimer comment des systèmes comme ChatGPT peuvent peser sur cette ressource précieuse.
Besoins en minéraux : le coût caché de la technologie
La production de technologies numériques comme ChatGPT nécessite l’extraction de minéraux tels que le lithium, le cobalt et le cuivre. Ces matériaux sont essentiels pour fabriquer les composants électroniques des serveurs. L’extraction de ces minéraux engendre d’importantes conséquences environnementales, telles que la pollution de l’eau, la déforestation, et parfois des violations des droits humains dans les zones où ces activités se déroulent.
Ces matières premières, essentielles à la fabrication de nos outils technologiques, sont également cruciales pour d’autres secteurs, notamment la transition énergétique vers des solutions plus durables comme les voitures électriques. Lorsqu’elles sont détournées vers des applications à forte intensité d’IA, cela crée une compétition pour des ressources déjà limitées, posant des questions sur l’opportunité de tels usages.
Émissions de CO2 : une empreinte carbone alarmante
Pour évaluer l’empreinte carbone de ChatGPT, une analyse a été menée en se basant sur un comparateur développé par des experts. Une interaction brève avec le modèle actuel émet environ 0,27 kilogramme d’équivalent CO2, soit près d’une tonne de CO2 sur une année entière avec dix échanges par jour. Ce chiffre est frappant, car il représente presque la moitié de ce qui devrait être émis pour respecter l’Accord de Paris sur le climat d’ici 2050.
La situation apparaît encore plus préoccupante avec l’évolution des modèles d’IA. Designé pour être plus efficace, ChatGPT-4 dégage environ cent fois plus de CO2 qu’un précédent modèle, ChatGPT-3.5. Riches en interactions, ces plateformes appellent à une prise de conscience collective : choisir d’utiliser des outils dotés d’une empreinte carbone volumineuse donne peu de sens à la lutte contre le changement climatique.
Une utilisation normalisée aux conséquences imprévues
Malgré la prise de conscience des enjeux environnementaux, il est évident que ChatGPT a été profondément intégré dans les habitudes quotidiennes. De plus en plus d’utilisateurs le privilégient même par rapport à une recherche traditionnelle sur Google, même pour des requêtes simples. Ce passage à un système plus gourmand en énergie, où une seule recherche sur ChatGPT peut consommer entre six et dix fois plus qu’une recherche classique, souligne l’urgence d’une réflexion sur notre utilisation des technologies numériques.
Se poser la question de l’impact environnemental de chaque requête, de la pertinence de recourir à ChatGPT pour de simples informations, et de l’éducation des utilisateurs sur ces enjeux pourraient inverser cette tendance. Une sensibilisation accrue est nécessaire pour que les utilisateurs prennent conscience de l’impact réel de leurs choix.
Conflits d’usage et renoncements à la durabilité
La demande d’énergie liée à l’intelligence artificielle continue de croître rapidement, au point que l’on s’attend à une multiplication par deux de cette demande d’ici 2030. Toutefois, cette expansion se produit à un rythme dépassant celui de l’augmentation de nos capacités en énergies renouvelables. Ces conflits d’usage soulèvent des questions inquiétantes quant à la possibilité d’atteindre une transition énergétique durable.
Les grandes entreprises, véritables géants de la technologie, doivent réévaluer leurs priorités, entretenir une approche éthique et favoriser des méthodes de production d’électricité propres, tout en continuant à faire croître leurs modèles d’affaires. Ces conflits sont exacerbés par l’augmentation imprévue des émissions de CO2 chez des entreprises comme Microsoft et Google, qui constatent une hausse substantielle de leur empreinte écologique.
Un outil d’un monde carboné
Alors que l’intelligence artificielle peut être présentée comme un outil d’optimisation de la productivité, elle peut également renforcer la dépendance au carbone. En effet, l’utilisation d’IA peut rendre des secteurs déjà polluants encore plus efficaces, engendrant ainsi un accroissement des émissions de carbone. En résumé, plus l’IA est efficace dans notre monde basé sur le carbone, plus elle produit de carbone.
Cependant, il est essentiel de reconnaître le potentiel de l’IA en matière d’environnement. En permettant d’optimiser l’utilisation des ressources et en contribuant à la modélisation climatique, l’IA peut également jouer un rôle dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Néanmoins, ces bénéfices doivent être mis en balance avec les coûts environnementaux associés à leur utilisation.
Un diagnostic de performance énergétique pour l’IA ?
Étant donné les impacts environnementaux significatifs des systèmes IA comme ChatGPT, il serait judicieux d’envisager un type de diagnostic de performance énergétique (DPE) pour les modèles d’intelligence artificielle. Ce système de classification pourrait obliger les entreprises à améliorer leurs procédés afin de réduire leur empreinte écologique et aiderait les utilisateurs à faire des choix plus éclairés.
De cette manière, l’intelligence artificielle pourrait être orientée vers des usages plus bénéfiques, au-delà des simples curiosités de la vie quotidienne, favorisant l’émergence de solutions résilientes face aux enjeux climatiques globaux.
Témoignages sur l’impact écologique de ChatGPT
Les utilisateurs commencent à réaliser que leur dépendance à l’intelligence artificielle, et en particulier à ChatGPT, a un coût environnemental significatif. Plusieurs témoignages mettent en lumière l’importance de prendre conscience de l’impact de ces technologies sur notre planète. Pour de nombreux utilisateurs, la surprise est grande lorsque l’on évoque la quantité d’électricité consommée par ces systèmes. Par exemple, l’un d’eux a partagé : « Je ne savais pas que chaque interaction avec ChatGPT pouvait consommer entre six et dix fois plus d’énergie qu’une recherche classique sur Google. Cela me fait réfléchir à ma consommation numérique. »
D’autres ont souligné le coût en eau associé à l’utilisation des serveurs. Une étudiante a témoigné : « J’ai appris que chaque session de ChatGPT pourrait nécessiter jusqu’à 500 millilitres d’eau pour quelques requêtes. En tant que jeune, je suis préoccupée par l’avenir de notre ressource en eau. Je vais certainement utiliser ces outils avec plus de modération. »
Le sujet des minéraux nécessaires à la fabrication des composants de l’intelligence artificielle a également été abordé. Un professionnel du secteur technologique a commenté : « L’extraction de lithium et de cobalt entraîne souvent des violations de droits humains et une dégradation de l’environnement. En utilisant ces technologies, ne devons-nous pas réfléchir à l’origine des matériaux qui les composent ? »
Enfin, les émissions de CO2 provoquées par l’utilisation de l’IA sont devenues un sujet de préoccupation. Un autre témoin a exprimé : « J’étais choqué d’apprendre qu’une simple conversation avec ChatGPT peut générer près de 0,27 kilogramme d’équivalent CO2. Cela représente énormément si on le multiplie par le nombre d’utilisateurs quotidiens. Nous étions tous familiers avec notre empreinte carbone personnelle, mais maintenant nous devons aussi nous soucier de notre empreinte numérique. »
Ces témoignages illustrent une prise de conscience croissante des enjeux environnementaux liés à l’utilisation de technologies sophistiquées comme ChatGPT. Les utilisateurs commencent à questionner leur comportement et à envisager des solutions pour réduire leur impact écologique.